Aujourd'hui, je vais solder un vieux compte que j'ai avec Lacan, depuis mes vingt ans. Quelque chose qui m'avait produit un certain déplaisir jadis, et que je n'avais pas eu l'occasion d'aborder avec lui. Mais enfin, c'est resté là et ça s'inscrit bien dans ce que je trace cette année.
Ça remonte à un moment très précis qui est indicable dans le livre Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, à la fin, où Lacan à l'époque laissait s'exprimer quelques auditeurs. Vous voyez inscrit: «Questions et réponses manquent». En effet, par extraordinaire, dans la sténographie, l'échange n'a pas été transcrit, peut-être que ça émergera un jour. C'était la première fois que je m'adressais à Lacan en public - j'avais eu l'occasion, si je me souviens bien, dans la semaine, non, je crois que c'est après, d'aller le voir rue de Lille –, donc la première fois que je m'adressais à Lacan. Il a fait une réponse à cette question, et en voyant le début du chapitre III, la semaine suivante, on peut reconstituer ce que je lui avais dit, au moins percevoir de quoi il s'agissait. Il a été fort gentil avec moi, il a salué ma construction, et d'ailleurs, juste après ma question, il a fait un petit mot pour mon mentor, Louis Althusser – à qui il devait sa place à l'École Normale –, un petit mot qu'Althusser m'a montré où il était simplement écrit: «Plutôt bien, votre gars». J'étais en effet de l'équipe de ces élèves de l'École Normale qui se référaient à Althusser et qui se dénommaient eux-mêmes althussériens. Lacan y résume ma question dans ces termes:
«La semaine dernière, mon introduction de l'inconscient par la structure d'une béance a fourni l'occasion à un de mes auditeurs, Jacques-Alain Miller, d'un excellent tracé de ce que, dans mes écrits précédents, il a reconnu comme la fonction structurante d'un manque, et il l'a rejoint par un arc audacieux à ce que j'ai pu désigner, en parlant de la fonction du désir, comme le manque-à-être.
Ayant réalisé cette synopsis qui n'a sûrement pas été inutile, au moins pour ceux qui avaient déjà quelques notions de mon enseignement, il m'a interrogé sur mon ontologie.
Je n'ai pas pu répondre dans les limites qui sont imparties au dialogue par l'horaire, et il aurait convenu que j'obtins de lui tout d'abord la précision de ce en quoi il cerne le terme d'ontologie. Néanmoins, qu'il ne croie pas que j'ai trouvé la question du tout inappropriée».
Et Lacan aborde le cours de la semaine en soulignant que ce qu'il appelle alors la «béance de l'inconscient» mérite d'être dite pré-ontologique: la première émergence de l'inconscient ne prête pas à l'ontologie, n'est pas de l'ordre de l'être et du non-être, mais, dit-il, du «non-réalisé».
Il y a quelque chose déjà à l'époque qui m'a agacé – mais enfin, j'étais couvert de fleurs, je n'allais pas protester –, c'est que ça n'est pas moi qui amenais le terme d'ontologie. Mon souvenir est très précis en la matière, au point que je n'ai même pas vérifié dans le texte, j'avais dégoté non seulement ce que Lacan appelait le manque-à- être mais précisément l'expression sous sa plume, et mon souvenir me dit dans son écrit qui s'intitule La direction de la cure, l'expression: «manque ontologique». Et c'est précisément parce que je trouvais à l'époque, comme aujourd'hui, le terme d'ontologie déplacé en la matière que j'avais interrogé et poliment pris à partie Lacan sur son usage du terme d'ontologie. Et vous remarquerez que dans ce qu'il énonce la semaine suivante, c'est moi qui suis décoré du terme d'ontologie, que je l'interroge sur son ontologie!, qu'il faudrait d'abord savoir ce que je veux dire par là!, et que de toute façon, quand l'inconscient émerge, nous sommes dans la pré-ontologie. Passons.
Mais on trouve une autre référence au même épisode si vous voulez bien vous reporter à l'écrit de Lacan qui figure dan s la recueil intitulé Autres écrits, page 426, sous le titre Radiophonie et où vraiment on croirait qu'à peine Lacan met les pieds dans ce repaire de philosophes, n'est-ce pas, aussitôt on l'assaille avec des questions d'ontologie – alors que c'était lui, l'ontologue!
«[...] je fis retour à l'ENS [il souligne les initiales qui font ens, un étant], le premier jour que j'y pris place, je fus interpelé sur l'être que j'accordais à tout ça. D'où je déclinai d'avoir à soutenir ma visée d'aucune ontologie».
Oui, c'était toute la question. Pourquoi avoir dit: manque ontologique?
«C'est à ce qu'elle fut, visée, d'un auditoire à rompre à ma logie, de son onto je faisais l'honteux».
Donc, il s'est passé quelque chose, pour Lacan. Il a fait l'honteux de son ontologie.
«Toute honte bue maintenant, je répondrai, et pas par quatre chemins [il ne répond pas par quatre chemins, mais il répond en 1970 à quelque chose que je lui ai dit en 1964!]».
«Mon épreuve ne touche à l'être qu'à le faire naître de la faille que produit l'étant de se dire». Etc.
Eh bien, ça s'inscrit dans un discours qui, à part ça, est assez véhément à l'adresse des psychanalystes, et où il a, le malheureux, à répondre des reproches qui lui sont faits sur son copinage excessif avec ceux qu'on appelait à l'époque dans le milieu analytique lacanien, avec un mélange de mépris et de terreur, les normaliens.
Voilà ce que je voudrais mettre au programme aujourd'hui, cette difficulté avec l'ontologie, avec – je suis forcé de préciser – la doctrine de l'être. Lacan a eu un problème avec l'ontologie. Et j'annonce tout de suite que ce n'est pas un débat secondaire, c'est une question centrale, et qu'elle se règle dans le cours de son enseignement par un recours au terme qui lui est polairement opposé: l'ontique. Dans l'ontologie, il est question de l'être, l'ontique concerne ce qu'on appelle dans le jargon l'étant – j'ai déjà dit, pas un g, un t, pour finir – à savoir, ce qui est. Voilà le chemin à parcourir, et l'enjeu de ce chemin, ça n'est pas la philosophie de l'affaire, l'enjeu de ce chemin, c'est la catégorie dont nous faisons usage, qui nous paraît aujourd'hui indispensable à un juste maniement de l'expérience analytique, à savoir la catégorie du réel. Elle ne se dégage, cette catégorie, avec toute sa puissance conceptuelle, qu'à condition de cerner, de limiter la fonction de l'être.
Pour vous remettre de ce début où je souligne ce qui a pu, dans mon for intérieur, m'agacer dans les énoncés de Lacan, je commencerai par vous lire quelques lignes qui expriment très bien, et dans une prose qui n'est pas sans accents poétiques, les affinités des mathématiques et du réel. Celui qui s'exprime ainsi sur le mathématicien est un philosophe, professeur et journaliste, pour lequel Lacan d'ailleurs n'a eu que des sarcasmes, mais ces sarcasmes sont sans doute la trace d'une dilection de jeunesse – comme c'est le cas pour Paul Valéry qu'il moque, mais on a le témoignage que, jeune psychiatre, Lacan ne jurait que par lui, avait son nom constamment à la bouche, au moins pour séduire la dame qui nous en a donné le témoignage écrit. Voilà le passage que je vous lis pour cadrer les affinités, disais-je, des mathématiques et du réel:
«Le mathématicien ne pense jamais sans objet. Je dis bien plus; je dis que c'est le seul homme qui pense un objet tout nu. Défini, construit, que ce soit figure tracée ou expression algébrique. Il n'en est pas moins vrai qu'une fois cet objet proposé, il n'y a aucune espérance de le vaincre, j'entends le fondre, le dissoudre, le changer, s'en rendre maître enfin, par un autre moyen que la droite et exacte connaissance et le maniement correct qui en résulte. Le désir, la prière, la folle espérance y peuvent encore moins que dans le travail sur les choses mêmes, où il se rencontre bien plus qu'on ne sait, et enfin une heureuse chance qui peut faire succès de colère. Un coup désespéré peut rompre la pierre. L'objet du mathématicien offre un autre genre de résistance, inflexible, mais par consentement et je dirais même par serment. C'est alors que se montre la nécessité extérieure, qui offre prise. Le mathématicien est de tous les hommes celui qui sait le mieux ce qu'il fait». [La citation est extraite de Esquisses de l'homme (1927), chapitre 44, Le mathématicien, daté du 24 juin 1924]
L'auteur, c'est ce personnage éminent de la IIIe République et qui fonctionna comme le penseur de référence du parti radical à son apogée, je veux dire celui qui avait pris pour pseudonyme, par lequel il est connu, simplement Alain. Alain, qui a enseigné en khâgne, à Henri IV, qui n'a jamais voulu bouger de là, qui a refusé tous les honneurs – il y a été le professeur de philosophie de Sartre – et il a été l'auteur de nombreux ouvrages et en particulier de celui-ci: Mars ou la guerre jugée, qui rapporte son expérience de la guerre de 14-18, où il a été engagé volontaire, alors qu'il aurait pu être réformé, et il en a rapporté cet ouvrage qui est celui d'un «Guerrier appliqué», pour reprendre le titre qu'a salué Lacan du livre de Jean Paulhan, lui de la Deuxième Guerre mondiale.
Je ne vais pas m'étendre sur la philosophie d'Alain, je dirai simplement, pour me centrer sur ce texte, qu'il invente de définir le mathématicien comme un prolétaire, il veut dire par là que dans le travail du mathématicien, il n'y a pas place pour la politesse ou la flatterie ou le mensonge, il a affaire aux choses et non pas aux passions, il n'a pas à persuader ou à plaider. Tandis que le bourgeois, pour Alain, se définit au contraire par le fait qu'il mobilise et maîtrise un appareil de signes mais qu'il n'est pas directement en contact avec les choses. Dessous, il y a une philosophie qui oppose la parole et l'action, qui est un peu sommaire, en effet, et il dit qu'il est encore plus, que «dans le travail sur les choses mêmes», il y a enc ore la place pour la chance, c'est parce qu'au fond, il lui arrive de parler par exemple du plombier un peu dans les mêmes termes que du mathématicien. L'habileté manuelle, dit-il, dispense de la politesse.
Mais ce que j'en retiens, c'est autre chose, c'est qu'en effet, quand on a affaire à ce qu'il appelle les passions, comme les philosophes les appellent, on les dirige par la rhétorique, on s'y rapporte par l'art du bien dire, et d'ailleurs quand les érudits cherchent à recomposer la théorie des passions chez Aristote, ils vont d'abord voir dans sa Rhétorique, c'est-à-dire, là où il s'agit de l'art d'émouvoir. Et dans ce texte, il dessine l'objet du mathématicien comme ne se laissant pas émouvoir, comme rebelle, rétif précisément à toutes les affèteries et les blandices de la parole. Il fait donc bien voir l'opposition polaire qu'il y a entre rhétorique et mathématique: «le désir, la prière, la folle espérance», selon lui en tout cas n'ont pas place, ne peuvent rien sur l'objet des mathématiciens.
Là, il faut se souvenir de ce que Lacan n'a pas reculé à dire: je suis un rhéteur. Il faut l'entendre non pas comme déclaration de son goût ou de ses capacités sinon précisément comme ceci que le psychanalyste, lui, a affaire à une chose qui se meut et s'émeut par la parole, il a affaire – et c'est pour ça que je dis: chose et pas: objet- la chose du psychanalyste est à l'opposé de ce qu'est dans cette présentation l'objet du mathématicien. C'est ça que veut dire: L'inconscient est structuré comme un langage. Ça veut dire qu'il est mû par la parole. On parle de la formation du psychanalyste: quand il y a formation, apprentissage, c'est avant tout-on le voit dans la pratique de ce qu'on appelle le contrôle –, c'est avant tout une formation rhétorique: qu'es t-ce qu'il faut dire et ne pas dire? On apprend comment agir par la parole sur les passions, c'est-à-dire sur le désir, qui les résume toutes. C'est ça qu'on appelle l'interprétation.
Sans doute Lacan s'est-il référé à la linguistique au début de son enseignement, mais c'était en vue d'une pratique rhétoricienne, et finalement ce qu'il a extrait de plus saillant de la linguistique, c'est la réduction opérée sur la rhétorique par Roman Jakobson, qui a réduit la rhétorique à deux grandes figures de style: la métaphore et la métonymie; et Lacan a dit: Eurêka!, j'ai trouvé ce dont j'avais besoin.
Et c'est bien parce que le psychanalyste a affaire – à la différence du mathématicien – à une chose qui s'émeut par la parole, qui se mobilise, comme nous disons dans notre jargon, par la parole, que Lacan définit ce qu'il appelle la Chose freudienne comme une chose qui prend la parole. Et dans son écrit qui porte ce titre, il la fait parler d'elle -même pour dire: «Moi la vérité, je parle». Vous n'entendrez jamais un objet mathématique vous dire ça. C'est précisément parce que la Chose freudienne parle qu'on peut parler avec elle, et que le psychanalyste est supposé être celui qui sait parler avec elle, qui sait la faire parler et parler avec elle. Il suffit de se rapporter à l'expérience du rêve dans l'expérience analytique, à la façon dont le rêve est mémorisé par exemple les veilles de reprise d'analyse quand il y a eu une interruption, ou comment on observe en début d'analyse les rêves qui émergent comme signes que la chose commence à être émue, et chez certains sujets pour qui le rêve est un index essentiel de leur vérité, on voit au cours de la cure se modifier le style des rêves. J'ai eu comme ça une jeune femme qui arrivait avec des rêves qui étaient aquatiques et glauques, dont ce qui lui restait c'était de patauger dans une sorte de puits ou de glisser dans des mers opaques. Et puis, prenant goût à rapporter ses rêves, à partir en effet d'un élément qui tout de même s'était dégagé, que j'avais pu choper, nous avons assisté tous les deux, du même côté, comme dit Lacan, du même côté par rapport à la chose, nous avons assisté tous les deux à la façon dont le rêve changeait de style: un personnage commençait à apparaître, un autre, des objets, distingués, et puis tout un petit monde qui en deux ans s'est mis à prendre la place de ce qui au début mettait à l'affiche la masse informe, en même temps qu'elle se dégageait de l'emprise d'un désir qui obturait, qui inhibait chez elle y compris son développement intellectuel. Et on sait la ductilité du rêve à la situation avec l'analyste, on en a l'exemple, et comment le rêve devient l'élément d'un véritable dialogue qui s'avère vraiment par ses traits de tromperie. Je vous renvoie à ce que Freud souligne dans les rêves du cas dit de «La jeune homosexuelle» et la reprise que Lacan en fait.
Au moins, dans le rêve on a le sentiment de toucher du doigt la chose qui parle et cette chose, la Chose freudienne, Lacan la définit comme vérité, et au fond, c'est ce qui débouche sur la formule qui a paru le comble, le sommet de son enseignement, la formule du: ça parle. La Chose freudienne, ça parle. Il en a fait le mot essentiel de la découverte de Freud, et en particulier la découverte que là où ça souffre, ça parle. Pour le dire en termes plus techniques, le symptôme est structuré comme un langage, ou appartient à un ordre de langage, est une parole qui appartient à un ordre de langage; le symptôme est une parole refusée, une parole méconnue, une parole inconsciente qu'il s'ag it de faire revenir.
Il y a un secret du ça parle de Lacan. Le secret du ça parle se traduit en termes métapsychologiques, si je puis emprunter aux deux topiques de Freud par cette formule: le ça n'est pas autre chose que l'inconscient. Les deux se confondent, et le premier enseignement de Lacan est édifié sur cette confusion. C'est sur la base de cette confusion qu'il peut dire que ce qui est déterminant pour le sujet, c'est le symbolique, ses mécanismes, ses effets. C'est-à-dire que ce qui est déterminant pour le sujet, c'est la parole en tant qu'elle crée, qu'elle fait être la vérité – pas de vérité sans parole – et la créant, elle peut la créer de travers, elle peut l'entraver, cette vérité, aussi bien.
Le réel, dans le premier enseignement de Lacan, es t dehors, et l'imaginaire, dont je soulignais la dernière fois qu'il était associé à l'inertie pour Lacan, n'est «qu'ombres et reflets», comme c'est dit au début des Écrits page 11, premier texte des Écrits, première page du Séminaire sur «La lettre volée»: «qu'ombres et reflets».
Je simplifie sans doute mais à peine, en traduisant ça: avec la parole, tout est possible; si l'inconscient est symbolique, tout est possible. L'atmosphère qui se dégage des premiers écrits de Lacan dans son enseignement, je simplifie encore, c'est l'atmosphère d'un monde sans réel. C'est pourquoi c'est si entraînant, c'est un discours conquérant, auquel rien ne résiste, précisément. Oh, je ne critique pas, il fallait sans doute ça en 1952-53 pour bousculer, faire sauter le bouchon qu'il y avait sur la psychanalyse, il fallait sans doute cette éclipse du ça dans l'inconscient. Et c'est sur cette base, sur le désir de démontrer ça, le désir d'argumenter ça – les arguments, on les trouve toujours, surtout quelqu'un comme Lacan, la question, ce n'est pas de répéter les arguments de Lacan, c'est de saisir quelle est la cause qu'il défend –, et dans son premier enseignement, il est parfaitement limpide que voilà la cause qu'il défend.
Freud, bien sûr, dit: le ça, lieu des pulsions, le silence règne. Eh bien, Lacan incessamment argumente avec une subtilité remarquable, ou avec ce qu'il appelle – j'ai trouvé l'expression en relisant une fois de plus un passage des Écrits –, ce qu'il appelle une «inexorable finesse». Eh bien, avec une inexorable finesse, Lacan s'emploie à démontrer que peu ou prou la pulsion, c'est aussi une parole. C'est une demande, une exigence, une revendication, certes silencieuse, mais le silence ne nous dérange pas du tout pour l'attribuer au champ du langage. Ça ne nous fait pas peur puisque nous sommes capables d'écrire page 816 – je l'ai déjà cité mais j'y reviens, j'y reviens parce qu'il m'a fallu du temps pour me décrocher de ça pour voir le relief – «la pulsion, [le sujet y est] d'autant plus loin du parler que plus il parle». C'est imbattable! Dès lors, Lacan écrit la pulsion – parce que tout de même entre une phrase et la pulsion freudienne, il y a quelque distinction –, il l'écrit S barré poinçon grand D, c'est une forme de demande où le sujet s'évanouit, la demande disparaît aussi- c'est le couteau sans lame auquel on a enlevé la manche-mais reste la coupure et avec la coupure, nous regagnons le champ du langage. Et tout le graphe, son graphe de référence qu'il a appelé le graphe du désir, son architecture est faite pour montrer le parallélisme entre pulsion et parole.