Жак-Ален Миллер , курс 2010-2011 гг
Бытие и Одно // Совсем Одно
11 сеанс, 4 мая 2011

Жак-Ален Миллер, курс 2010-2011 гг
Бытие и Одно // Совсем Одно
11 сеанс, 4 мая 2011
L'être et l'existence, cela fait deux. Voilà ce que j'enseigne cette année à partir du dernier enseignement de Lacan. Cette bipartition, cette dén ivella tion est nécessaire à penser ce qui s'impose de notre pratique et qui est l'espace d'un au-delà de la passe: l'outrepasse, dont nous sommes, comme analystes, appelés à répondre aujourd'hui. Nous y sommes appelés à répondre parce que nombreux sont ceux qui, au- delà de l'épreuve de la passe, réussie ou non, poursuivent l'analyse.

Il y a – c'est une constatation – l'outrepasse, et de ce fait elle conditionne l'expérience analytique dès le moment où celle-ci s'instaure.

En effet, l'expérience analytique s'inaugure comme une recherche de la vérité. Cette recherche prend la forme d'une demande, une demande de l'analyste: «Dis-moi la vérité». Cette demande, qu'elle soit explicitée ou non, déclenche, favorise, se nourrit de ce que le patient livre ce qui lui vient à l'esprit. Et donc la demande de vérité s'énonce implicitement ou non comme un «Dis-moi sans fioritures ce que tu penses, sans ménagement, de façon brute, en quelque sorte sauvage ; et ce que tu me diras ainsi sera ta vérité». C'est une vérité du moment, de l'instant; l'analyste sait par avance que cette vérité n'est pas définitive, qu'elle est éminemment variable, que tu diras autre chose plus tard, qui ne sera pas le même. Il y a donc du côté de l'analyste ce savoir, qu'en disant la vérité, tu mens; et même que tu ne peux que mentir. C'est ce qu'on appelle le réel. On appelle réel ce dont on ne peut dire la vérité qu'en mentant. Le réel, c'est la raison de la vérité menteuse. Ne serait-ce que parce que variable. Qu'est-ce qu'on appelle le réel? C'est ce qu'on ne peut dire qu'en mentant, ce qui est rétif au vrai, au dire que c'est vrai.

J'enseigne ici, mais je n'enseigne pas qu'ici. Je fais aussi une présentation de malade, comme on l'appelle. C'est une pratique qui s'inscrit dans la suite de Lacan, qui lui-même prenait le relai d'une pratique qui était traditionnelle parmi les psychiatres de son temps. Ça consiste à interroger devant un public des patients qui sont hospitalisés et dont on est supposé démontrer la structure au cours d'un entretien pour le bénéfice d'apprentis. C'est une pratique qui a été critiquée parce qu'en effet elle s'inscrit dans le discours psychiatrique, et Lacan a récusé les objections qu'on avait formulées au titre d'une certaine rébellion contre les institutions; et dans le champ freudien, après lui, cette pratique a été maintenue.

J'ai donc l'occasion régulièrement de m'entretenir avec ces sujets qui sont hospitalisés, qui sont sélectionnés, qui sont prêts à cet exercice, qui souvent le désirent et qui sont – le plus souvent sinon toujours – épinglés comme psychotiques. Et je dois constater, après les nombreuses années où je fais cet exercice, que je suis dans la pratique irrité par ce diagnostic, parce qu'il se réfère au complexe d'Œdipe, c'est-à-dire à la fonction du père considérée dans son universalité; et c'est bien la question.

L'universalité en tant que telle se soutient au niveau de l'être. C'est l'universalité d'une définition qui n'assure en aucune façon qu'une existence en réponde: l'existence est d'un autre registre que celui de l'universel.

Le père est-il à penser à partir de l'universel?, comme celui qui dit non, comme la fonction qui érige la castration en loi générale et qui s'en excepte. C'est ce que Lacan a interrogé en conjoignant le complexe d'Œdipe à la construction freudienne de Totem et tabou, et il y est revenu à de nombreuses reprises. Le dernier enseignement de Lacan en tire la conséquence en arrachant le père à l'universel, le père dont la mention même, au singulier, érige en totem de l'universalité.

Lacan a fait beaucoup dans son enseignement préalable pour universaliser la fonction du père, et on en a même fait un trait distinctif du lacanisme, de cette érection unive rselle du père comme celui qui dit non, celui qui libère le sujet de sa sujétion à la relation à la mère et à la jouissance que cette relation comporte. C'est même par ce biais que couramment on enseigne Lacan comme celui qui de Freud a réussi à extraire l'universalité de la fonction paternelle.

Tout au contraire, le dernier enseignement de Lacan arrache le père à l'universel, et il l'établit non point dans son universalité mais dans sa singularité. Et il faut là même récuser au nom de cette singularité le singulier universalisant du père: ce qui fait un père, le vôtre, c'est ce qui sing ularise son désir à l'endroit d'une femme entre toutes les autres; il n'est normatif que si son désir est singulier. C'est cequeLacanaappelé–etlemota couru sans qu'on en comprenne la logique –, c'est ce que Lacan a appelé sa père-version ; et ce qu'il dénommait tel, c'était la singularité de chaque père par rapport à l'universalité du père, signalant que pour un père, s'identifier à la fonction universelle du père ne pouvait avoir que des effets psychotiques.

Au niveau universel, celui du pour tout x – pour le dire dans les termes de la logique de la quantification –, on obtient certes une vérité universelle mais elle n'est pas opérante, en ceci qu'elle ne garantit aucune existence. Au niveau de l'universel, vous pouvez sans doute établir l'être du père; mais l'existence d'un père fonctionnant comme tel, c'est autre chose, c'est au niveau de la singularité. Et c'est cette singularité qui mérite d'être qualifiée de perverse en ceci qu'elle dément, qu'elle récuse toute norme, tout standard, tout pour tout x. C'est là qu'il convient de se régler sur la différence entre l'être et l'existence.

L'être est au niveau de l'universel et ce niveau est comme tel indifférent à l'existence: une définition est valable même si aucun être ne vient s'inscrire sous cette définition. C'est ce que la logique qu'on appelle moderne a mis en relief par rapport à Aristote, et Lacan s'y est accroché parce qu'elle répondait à ce que l'expérience lui indiquait. L'existence, elle, est au niveau de la singularité.

Je dois donc constater que quand je fais cette présentation de malade, je m'efforce de ne pas me régler sur le diagnostic de psychose. Non pas que je le récuse – je peux l'admettre, bien entendu, si j'entre dans les coordonnées qui sont prescrites par la clinique universalisante qui trace une démarcation infranchissable entre psychose et névrose –, mais je m'efforce de déjouer l'inscription du cas dans l'universalité. Je fais néant de l'universel pour qu'on se focalise sur la singularité voire sur l'invention originale dont fait preuve le sujet en question, qui à un moment donné en effet s'est trouvé confondu, perdu, suicidaire, éperdu jusqu'à, à l'occasion, demander l'hospitalisation, d'être accueilli par l'institution, mais qui jusqu'alors avait inventé quelque chose de singulier qui soutenait la fonction paternelle pour lui, et qui lui permettait d'ordonner son expérience, celle du monde. Et dans les faits, il n'y en a pas deux pareils. Pour l'apercevoir, il faut effacer le savoir que nous prenons de l'universel.

Следовательно, я должен отметить, что во время клинической презентации больного я стараюсь не руководствоваться диагностикой психоза. Не то чтобы я это не признавал, разумеется, я могу ее принять, если я вхожу в координаты, прописанные универсализирующей клиникой, которая проводит демаркационную линию между психозом и неврозом. Но я стараюсь не ограничиваться рамками универсальности. Я отрицаю универсальное, чтобы сосредоточиться на сингулярности, даже на оригинальном изобретении, продемонстрированном субъектом, о котором идет речь.

Ce que Lacan, au dernier terme, appelle le père, c'est ce qui fait exception et existence par rapport à l'universalité. Le père n'est pas l'universel, c'est ce qui se tient hors de l'universel comme le singulier. L'universel est au niveau de la fonction, mais elle ne s'incarne, elle n'opère que dans la forme de la s ingularité. Cela veut dire qu'il convient de ne pas noyer l'existence par notre croyance au tout – «cela vaut pour tous» – mais au tout, au point de vue du tout substituer celui de l'Un. C'est l'indication que nous donne la jaculation de Lacan: Yad'lUn. Je la prends ici au niveau clinique comme une invitation à sacrifier le totalitarisme de l'universel à la singularité de l'Un. Considérer le père – avec cet article défini qui le porte à l'essence – au niveau de l'Un le replace au niveau du symptôme.

L'enseignement de Lacan, qui s'inaugure avec son écrit Fonction et champ de la parole et du langage, culmine dans le fantasme, et il prescrit à l'analyse une fin qui se traduit par la notion d'une traversée de ce fantasme. C'est au niveau du fantasme qu'est censée se dénouer la question de l'être pour le sujet, son qui suis-je?, et même son que suis-je? L'être se présente essentiellement sous les espèces d'une question qui appelle des réponses qui sont ém inemment variables et qui convergent sur un certain rien, ou sur ce quelque chose qui s'appelle l'objet petit a, qui est une certaine modalité d'être; encore un semblant.

Le dernier enseignement de Lacan a une autre boussole qui est celle du symptôme et qui s'inaugure avec cette jaculation Yad'lUn. Le symptôme n'est pas une question, le symptôme, c'est la réponse de l'existence de l'Un qu'est le sujet. Je dis que ceci, du côté de l'analyste, conditionne sa façon de faire dans l'analyse depuis le début. Ce n'est pas la même chose de s'orienter sur le fantasme, sur la question de l'être que de s'orienter sur le symptôme comme réponse de l'existence. Ça ne veut pas dire qu'on peut faire le court-circuit.

Au niveau du fantasme, il y a à résoudre la question des significations de l'être qui sont supportées par le désir. Et les significations sont susceptibles d'une résolution qui dans tous les cas – là, je verse dans l'universel, je le partialiserai en disant: dans tous les cas où il y a fantasme, où il ya question de l'être, où le sujet se pense seul à y répondre –, cette résolution tend au néant, à ce que Lacan appelle dans ses termes le désêtre. La question de l'être, dans tous les cas où elle se pose, débouche sur le désêtre, c'est une résolution ontologique. Elle a été perçue, très largement, au-delà du cercle lacanien; on a perçu cette activité de rédu c tion, de concentration au point qu'on l'a qualifiée de shrinkage, qu'on a vu dans l'analyste comme un réducteur de tête, une façon d'exprimer cette résolution ontologique. Et quand on a affaire à un névrosé à qui on ouvre la possibilité de dire tout ce qui lui passe par la tête, d'une façon générale, il suffit d'attendre pour arriver au désêtre.

Mais au niveau du symptôme, précisément il n'y a pas de résolution par le désêtre. Le désêtre ne touche pas à l'existence. La voie que nous indique Lacan dans les derniers moments, les dernières années de son enseignement précisément se centrent sur le symptôme, c'est-à-dire sur l'existence et non pas sur l'être. Le symptôme n'est pas une formation de parole, si je puis dire, il est corrélatif d'une inscription en ceci qu'il est permanent; et ça le distingue en effet du rêve, du mot d'esprit, du lapsus, de l'acte manqué. Et par là, il oblige à aller au-delà de la fonction de la parole dans le champ du langage; c'est le symptôme qui oblige à introduire dans le champ du langage l'instance de l'écriture, en raison de sa permanence. Et c'est bien ce qui a conduit Lacan à ne pas se satisfaire de dire de l'inconscient que c'était le discours de l'Autre mais à en faire aussi un savoir; c'est bien ce qui l'a détourné de concevoir l'inconscient seulement en termes de vérité qui est vérité du moment, qui est vérité qui se renie, voire qui se refoule ; et on peut longuement parler de l'inconscient en termes de vérité.

Mais le symptôme fait objection à ce qu'on puisse dire que tout de l'inconscient est au niveau de la vérité. Freud l'a essayé, et il a rencontré comme des objections la permanence du symptôme une fois interprété, et il a dû inventer la réaction thérapeutique négative pour rendre compte de la résistance du sym ptôme à s'évaporer une fois que sa vérité est éclaircie.

Le dernier enseignement de Lacan au contraire prend son départ de cette résistance-là et nous invite à repenser la psychanalyse à partir de là ; et d'abord l'inconscient, à en faire non pas seulement le discours de l'Autre mais un savoir.

En quel sens, savoir? On peut l'entendre – et c'est ainsi d'ailleurs que Lacan l'introduit – comme ce savoir qui donne sens, qui complète un signifiant S1 par un S2, un signifiant de savoir qui donne sens au premier.

Mais il y a une autre définition du savoir qui ne passe pas par cette donation de sens, cette donation de sens qui s'avère impuissante à résorber ce que Freud lui-même appelait les restes symptomatiques. C'est ce qui oblige à définir aussi le savoir comme la seule itération de S1, d'une identité de soi à soi qui se maintient et qui constitue le fondement même de l'existence. C'est ici que Lacan nous a invités à penser l'inconscient non pas à partir de ce qui donne sens, non pas à partir de la vérité, mais comme ce qui consiste en un signifiant qui peut s'inscrire d'une lettre. Il a varié là-dessus, il n'a pas posé ça d'emblée, il a cherché comment s'en arranger, il y a passé des années avant de choisir contre ce qui était son enseignement le plus reconnu que l'inconscient était à penser à partir de l'itération brute et non pas à partir de la donation de sens. S'il a pu dire dans son dernier écrit recueilli dans le recueil que j'ai intitulé des Autres écrits que l'inconscient est réel, c'est parce qu'il a choisi de placer l'inconscient au niveau du symptôme, et du symptôme qui reste après interprétation, du sym ptôme qui reste après vérité.

Freud, au début de sa pratique, n'avait jamais été confronté à ça, c'est lorsque les analyse ont c ommencé à s'allonger dans la durée qu'il en a eu la notion, cela l'a forcé à remanier sa topique, à en inventer une seconde pour essayer de rendre compte de cette existence outre interp rétation – le symptôme comme itération.

Lacan a cueilli dans la bouche d'un de ses patients une formule qu'il a adoptée qui faisait du symptôme l'équivalent de points de suspension, un et cætera. C'est une façon d'exprimer à partir de signes de ponctuation, de l'écriture, que la parole, celle que l'analyste demande et celle qu'on lui donne dans l'expérience dépend d'une écriture, s'articule à la permanence d'un symptôme qui itère. Une itération, c'est une action qui répète un processus, et une fois évanouis les m irages qui se dissipent dans le désêtre, au-delà du désêtre il reste l'itération. Et l'itération du symptôme implique – au moins est référable à – un semel factif – semel veut dire en latin: une fois –, un semel factif, un événement singulier, unique qui a valeur de traumatisme. Et le dernier enseignement de Lacan nous incite précisément à cerner au-delà du fantasme ce semel factif qui est appelé en clinique le traumatisme, la rencontre avec la jouissance. C'est ça qui fait d'ailleurs la différence entre la jouissance au sens de Lacan et la libido freudienne, c'est que la jouissance est à rapporter dans tous les cas à une rencontre, à un semel factif. Il se maintient intouché comme en arrière de toute dialectique, ce semel factif de la jouissance.

Le symptôme, ce qui en reste une fois qu'il est interprété, une fois que le fantasme est traversé, une fois que le désêtre est conquis, le sym ptôme n'est pas dialectique, il représente, il répercute le une seule fois; et lorsqu'il est cerné, lorsque dans l'expérience, et dans la parole bien entendu, il est saisi dans sa forme la plus pure, alors il apparaît qu'il est, comme on dit en mathématique, autosimilaire – n'écrivez pas ça m.i.l.l.e.r –, il est autosimilaire, c'est-à-dire qu'on s'aperçoit que la totali té est semblable à l'une des parties, c'est en quoi il est fractal. Au-delà de la passe, quand on s'occupe de ce qui reste, c'est ça qu'on rencontre, le symptôme comme autosimilaire qui permet d'apercevoir en quoi tout ce qu'on a parcouru répercutait cette même structure.

Ça a des conséquences pour l'écoute, comme on dit, de l'analyste. Il y a une écoute au niveau de la dialectique, elle épouse et elle suit les variations de l'ontologie du discours du patient, de ce qui prend sens pour lui; et puis ce sens blanchit, s'étiole, s'évanouit et d'une façon générale, cette ontologie se dirige vers le désêtre, avec les effets qui s'ensuivent et qui sont à la fois de dépression, pour n'avoir désiré que du vent, mais qui sont aussi d'enthousiasme, pour s'être libéré de ce qui pesait sur sa vie libidinale. Certes, l'analyste peut alors précipiter cette interprétation par l'analysant, par des interventions qui la favorisent et qui sont toujours des interprétations de désêtre.

Mais il y a une seconde écoute qui est l'écoute de l'itération et qui se dirige vers l'existence. Et entre ces deux écoutes, l'analyste circule, parce qu'il y a là deux dimensions qui ne sont raccordées que par un hiatus.

Il y a une dimension où le sujet, comme dit Lacan dans son avant- dernier écrit Joyce le symptôme, il y a une dimension où le sujet vit de l'être – et il équivoque avec vide l'être, du verbe vider. Il vit de l'être et en même temps, il le vide, il est promis au vidage, et nous l'accompagnons dans ce vidage.

Есть измерение, в котором субъект, как говорит Лакан в предпоследнем написанном (écrit) «Джойс симптом», есть измерение, в котором субъект проживает бытие (vit de l'être) – и он делает экивок с опустошением бытия (vide l'être), от глагола опустошать (vider). Он проживает бытие, и в то же время он опустошает его, ему обещано опустошение и мы сопровождаем его в этом опустошении.

Mais il y a une autre dimension, celle où –comment dire?– il a un corps, et il faut en passer par la différence de l'être et de l'existence pour donner sa valeur à la différence de l'être et de l'avoir. L'avoir un corps est du côté de l'existence. C'est un avoir qui ne se marque qu'à partir du vide du sujet. C'est pourquoi, quand il a abandonné le terme de sujet, de sujet de la parole essentiellement, Lacan a forgé celui de parlêtre. Il a dégagé la racine de ce qu'il appelait le sujet, comme manque-à-être, il a marqué par le terme de parlêtre que ce sujet n'a d'être que ce qui tient à la parole, mais qui ne peut se poser comme tel – au moins est-ce ce qu'il a impliqué – qu'à partir du corps, de son a un corps.

Но есть еще одно измерение, то, где – как это выразить (как сказать)? – он имеет (одно) тело, и необходимо пройти через различие между бытием (être) и существованием (existence), чтобы придать ценность различию между бытием (être) и имением (avoir). Иметь (одно) тело располагается на стороне существования. Некое имение (un avoir) выделяется только из пустоты субъекта. Вот почему, когда Лакан отказался от термина субъект, по сути субъекта речи, он «выковал» говорящее существо (parlêtre). Он определил корень того, что он называл субъектом, как нехватку-в-бытии, он обозначил термином говорящее существо, что этот субъект не должен быть только тем, кто, держится за речь, но кто может представлять себя таковым – по крайней мере, это то, что он подразумевал – только, исходя из тела, из своего имения тела.

Qu'est-ce qu'il fait de ce corps qu'il a? Ce corps est essentiellement marqué par le symptôme, et c'est en cela que le symptôme peut être défini comme un événement de corps. Ça suppose que ce corps est marqué par le signifiant – par le signifiant, c'est-à-dire quoi? –, par la parole en tant qu'elle s'est inscrite, et qu'elle peut donc être représe ntée par une lettre ; et c'est cette inscription qui mérite d'être qualifiée de l'inconscient freudien. Et tout ceci précisément procède, je vous le fais remarquer, de la jaculation Yad'lUn. Yad'lun veut dire: il y a du symptôme; au-delà du désêtre, il reste l'événement de corps. Et Yad'lUn, c'est une formulation qui constitue le premier pas d'Il n'y a pas de rapport sexuel. Il n'y a pas de rapport sexuel, au fond, c'est la cons équence de la primauté de l'Un en tant qu'il marque el corps d'un événement de jouissance.

Что он делает с этим телом, которое имеет? Это тело сущностно отмечено симптомом, и именно в этом симптом может быть определен как событие тела. Предполагается, что это тело отмечено означающим – означающим, то есть чем? – речью, как она вписалась, и что поэтому оно может быть представлено буквой; и именно эта запись заслуживает того, чтобы быть квалифицированной как бессознательное по Фрейду. И все это в точности, я подчеркиваю, восклицание (якуляция) Одного имеется вдосталь (jaculation Yadl'Un). Одного имеется вдосталь (Yadl'Un) означает: есть (имеется) симптом; по ту сторону небытия (desêtre) он оставляет событие тела. И Одного имеется вдосталь (Yadl'Un) – это формулировка, которая является первым шагом к «сексуальных отношений не существует». По сути, «сексуальных отношений не существует» является первенством Одного, поскольку оно отмечает тело событием наслаждения.

Cet Un, vous le savez, ce n'est pas l'Un de la fusion, celui qui ferait du deux l'Éros auquel Freud s'est référé, mais il a bien fallu qu'il fasse surgir, à côté de l'Éros, Thanatos pour contrarier la fusion; et au fond l'émergence de Thanatos à côté de l'Éros, c'est ce dont Lacan rend compte en disant Yad'lUn, c'est-à- dire pas de deux, pas de rapport sexuel.

C'est donc sur la solitude de l'Un tout seul que prend son départ le dernier enseignement de Lacan, l'Un tout seul qui parle seul. Dans l'analyse, il y a le deux, on lui restitue du deux mais parce que simplement on y ajoute l'interprétation, on ajoute à cet Un tout seul le temps qu'il faut, le S2 qui lui permet de faire sens, et précisément pour faire l'expérience de ce que ça ne résout pas; on l'inscrit dans un savoir, on lui donne du sens mais pour parvenir au dé-savoir et au dé-sens.

Il y a dans le symptôme un Un opaque, une jouissance qui en tant que telle n'est pas de l'ordre du sens, et pour l'isoler il faut passer par les détours que promettent la dialectique et la sémantique, et il arrive que l'analyse satisfasse par le sens qu'elle délivre, c'est une forme de duperie. Il s'agirait précisément que l'outrepasse et l'épreuve qu'elle sanctionnerait à la fois retrace les méandres de ce que Lacan appelait les vérités menteuses, de l'accession au désêtre, mais pour culminer dans l'assomption de ce qui fait le réel rebelle au vrai. On peut appeler ça le destin, en tout cas, ce serait une autre façon d'habiter l'épreuve que Lacan a laissée à ses élèves sous le nom de la passe, ce serait de l'habiter, cette passe, comme l'outrepasse, au-delà du fantasme, l'assomption du non sens de cet Un qui dans le sym ptôme itère sans rimes ni raison.

À la semaine prochaine.


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